Rivière autrefois redoutée pour ses crues, elle a été très aménagée à des fins hydrauliques (pour l’approvisionnement en eau potable de Marseille et des villes alentour), agricoles pour l’irrigation et hydroélectriques.
Le Bassin versant durancien
Les aménagements hydroélectriques, avec la construction de la chaîne de barrages sur la Durance ont eu un impact économique et paysager fort. La majeure partie du débit a été détournée dans des canaux en aval de Serre-Ponçon, et seul circule dans le lit naturel un débit réservé de 2 à 5 m3/s, correspondant à 1/40e du débit naturel. Grâce au réservoir de Serre-Ponçon et des barrages sur le Verdon, l'irrigation peut être pratiquée en été. Bien que hors du bassin-versant de la Durance, les plaines de Crau sont dépendantes des eaux duranciennes du fait des transferts existants vers ce bassin. Par ailleurs, les plans d’eau créés par les barrages ont permis le développement du tourisme estival.
Plus récemment, le projet scientifique international Iter devient un vecteur de développement économique et d’aménagement du territoire pour la vallée et plus largement pour la région.
Au confluent avec le Rhône, le débit naturel moyen de la Durance est d'environ 190 m3/s, avec une forte variabilité annuelle. Il peut varier entre 40 m3/s (étiages les plus sévères) et 6 000 m3/s[] (crues millénales), les crues de 1843, 1882 et 1886 ayant avoisiné 5 000 m3/s[].
Le maximum annuel se produit généralement en mai ou en juin, mais les crues les plus violentes surviennent en automne. L'étiage a lieu en hiver dans la haute vallée et en été dans la partie moyenne et inférieure du cours.Entre 1832 et 1890, la Durance a connu 188 crues de plus de 3 mètres mesurées au pont de Mirabeau.
Les aménagements hydroélectriques ont sensiblement modifié le régime des crues ordinaires et moyennes. En revanche, les études montrent qu'ils n'ont pas d'influence sur les crues majeures. Ceci pourrait poser problème car les usagers et riverains ont modifié leur perception du fleuve dont les crues violentes sont devenues rares.
Il n’y a pas de réduction du risque d’inondation pour des débits importants []car les crues les plus violentes pour la basse vallée se forment sur la moyenne Durance (axe Buëch - Bléone - Verdon), à l'aval des grands réservoirs (Serre-Ponçon en particulier) ; C’est ce qui a été observé lors des crues du XIXeme siècle.Par ailleurs ces barrages ne sont pas gérés pour écrêter les grandes crues, c’est ce qui a été observé lors de la crue de novembre 1994 sur le Verdon, peu modifiée par la retenue de Ste-Croix).
Le territoire est soumis à une gestion multi-partenariale avec un acteur économique central, EDF, le gestionnaire de l'axe Durancien, le syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance (SMAVD) par ailleurs concessionnaire du domaine public fluvial en aval de Cadarache et établissement public territorial de bassin (EPTB) sur l’ensemble du bassin de la Durance depuis 2010, et des gestionnaires de bassins versants (le Parc naturel régional du Verdon - PNRV, le syndicat mixte d'aménagement et de développement de Serre-Ponçon - SMADESEP,...).
L'enjeu sur la Durance consiste à mettre en cohérence les politiques concernant le développement d'une hydroélectricité durable en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques et la gestion du risque inondation.
En ce qui concerne la politique de l'eau, les acteurs de la Durance se sont engagés dans plusieurs démarches de gestion globale et concertée : sur l'axe Durance, le SMAVD porte un contrat de rivière Val Durance, sur les principaux affluents de la Durance, des démarches de SAGE (SAGE du Verdon, SAGE du Calavon-Coulon) et de contrat de rivière (contrat de rivière du Buëch...) ont également été mises en place.
Une perspective à moyen terme est la mise en œuvre d'un Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) dont le périmètre devra être arrêté avant 2021 (décision du bureau du Comité de bassin du 05 juillet 2013).
En ce qui concerne la politique inondation, une partie du bassin de la Durance a fait l'objet d'une identification en "territoire à risque important d’inondation" (TRI) « Plaine de Tricastin-Avignon-Basse Vallée de la Durance » arrêté en décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin. Sur ce territoire, sera définie une stratégie locale de gestion du risque d’inondation (SLGRI). Par ailleurs, un programme d'action de prévention des inondations (PAPI) devrait être déposé par le SMAVD à l’horizon 2015.
Pour aller plus loin :